le féminisme

Rappel du premier message :

pour que chacun poste sont avis sur ce sujet

Je suis clairement carriériste ( je pense que la sphère publique et professionnelle est importante, plus que ma sphère intime et sentimentale en tout cas). Mais mm sans cela, j'ai été élevée dans l'idée que l'indépendance financière totale était vitale, pour pouvoir se demerder tout seul en cas de besoin, pour pouvoir se barrer quand je le souhaite... toutes ces choses que ma grand mère, mon arrière grand mère n'ont pas eue parce qu'on ne permettait pas aux femmes à l'époque d'être libres et indépendantes. Après je pense aussi que le fait que mes parents aient tjs attendu autre chose de moi que de me cantonner à la sphère familiale joue: c'est juste pas dans mon mode de raisonnement que la réussite dans ma vie passera par la famille et la sphère privée. Je comprends tt à fait du moins intellectuellement le raisonnement inverse d'ailleurs.
Les crèches en Allemagne ça a pas l'air d'être au point: du coup bcp de femmes renoncent à avoir des enfants. C'est d'ailleurs impressionnant de voir aussi peu de poussettes et de jeunes enfants là bas, ça change complètement l'aspect d'une société.

Nina, non non je parlais de la blogueuse qui disait que ces systèmes sont meilleurs. Je suis plutôt d'accord avec toi!

Je suis comme toi, ma mère m'a dit et redit quand j'étais jeune qu'il fallait toujours que j'ai une indépendance financière et que je ne dépende de personne. Je trouve ça tellement important et je compte le transmettre à Camilou! En tout cas je vivrais très mal de devoir dépendre d'un homme...

Billie, le congé parental peut être partagé ici aussi non? Enfin c'est peut être moins avantageux financièrement ici que là bas? Je ne sais pas trop comment ça fonctionne en fait!
On en a parlé avec yann l'autre jour, lui est comme toi, il n'est pas carriériste donc meme si pour l'instant rien n'est décidé il serait pas contre travailler au 4/5ème ou meme un congé parental.

Peut-être qu'il est plus facile d'être carriériste quand on a un boulot qui nous plaît à la base. Moi je trouve mon boulot tellement insignifiant que finalement je trouve le bonheur au delà de ma vie professionnelle.

Le principal étant d'être heureux de toute façon carriériste ou pas.

Par contre, je vous rejoins, c'est important l'indépendance financière, on est complètement d'accord.

Caro, je sais pas trop pour le congé parental partagé en France en fait... Le congé c'est maximum 6 mois je crois, donc il faudrait partager les derniers mois...

Le congé parental c'est 3 ans maximum en France, à partir d'un an d'ancienneté. Rien n'empêche le mec de le prendre, par contre je crois que c'est 500 euros par mois donc c'est pas super compétitif...

J'ai trouvé ça : ici
Mais je comprends pas tout.

ce que je comprends pas du coup, c'est comment on peut vivre avec l'allocation prévue: 390 euros?!

ben c'est pour ça que très peu de gens prennent un congé parental

Je connais peu de femmes qui ont pris des congés de 6 mois. Dans mon entourage j'en ai deux, et le mari avait un très bon revenu pour pouvoir assurer derrière.

ouais tu m'étonnes... on ferait mieux de construire des crèches plutôt que d'annoncer ce genre de mesure comme le remède miracle..... menfin c'est sûr que le congé parental pour l'Etat c'est moins cher...

Ce qui me choque dans le discours de la nana, c'est d'abord son recours à une rhétorique essentialiste :
qu'est-ce qui est "naturel" dans le fait que les femmes veuillent s'occuper de leurs enfants ?
Et particulièrement de la manière dont on le fait en France, c'est à dire toute seule toute la journée avec ses gosses ? 
Dans d'autres pays, c'est un groupe d'adultes qui s'occupe d'un groupe d'enfants (tiens, comme à la crèche), pour autant, est-ce plus "naturel" ?
Tout ça c'est très "socialement construit" pour jargonner un peu.


Et ensuite, ce qui me dérange, c'est le fait qu'elle renvoie dos à dos le féminisme des années 60 et celui d'aujourd'hui, sans prise en compte du contexte des deux époques. Dans les années 60, les femmes ne pouvaient avoir un compte en banque que si leur mari ou leur père les y autorisait... Donc oui, le combat pour pouvoir travailler était important. Et on n'a pas encore obtenu le salaire égal à travail égal, donc je ne crois pas qu'on puisse totalement se passer des luttes féministes old school.
Même si aujourd'hui on a plus de choix et c'est tant mieux.

Alors oui, je suis d'accord, les femmes et les hommes devraient pouvoir choisir de s'arrêter de travailler pour s'occuper de leurs gosses, mais ça ce serait dans un contexte où l'argent ne serait pas un problème. Dans la plupart des familles, on essaie de travailler (et c'est pas toujours gagné), parce qu'on a besoin des salaires de tout le monde.
Cette petite dame a des problèmes de riches, si vous voulez mon avis...

Le FN progresse.... malheureusement pour ceux qui pensent que les hommes sont tous égaux ici, quelle que soit leur condition, ou quelle que soit leur couleur de peau, ou leur conviction politique. En plus de cela, le FN est le parti le plus anti-féministe qui soit: raboter le planning familial, lutter contre l'avortement, renvoyer les femmes au foyer...Et pourtant de plus en plus de femmes votent pour ce parti lire ici.
Pour moi, ça illustre bien le recul du féminisme aujourd'hui: c'est un sujet "secondaire".

Je ne sais pas si le féminisme recule, mais pour les gens qui votent FN ces derniers temps, j'ai l'impression que c'est plus en rapport avec ce qui se passent avec les migrants ou avec le terrorisme. Je ne crois pas qu'ils lisent le programme de fond en comble ou se rendent compte de ce que ça implique dans les autres sujets. Pas forcément que les gens sont cons (bien qu'il doit y en avoir un paquet dans le lot) mais plutôt qu'ils ferment les yeux et acceptent de voir ce qu'ils veulent uniquement.
Enfin c'est l'image que ça me renvoie quand j'entends parler autour de moi.

Excuse-moi Adalina, je croyais avoir répondu. Je pense que tu as raison, les gens ne voient pas en global.

Je matais les interviews de féministes sur le blog Crêpe Georgette, et je suis tombée sur un blog très intéressant sur... la maternité (je sais je suis surprenante): la dame a eu 5 enfants à partir de 19 ans (et s'est vue critiquer sur ce choix, alors qu'au final c'est bien son affaire n'Est-ce pas).
Il y a eu bcp de buzz ici: Nous sommes des menteuses de mères en filles (sur la pression que se mettent les femmes et leur fatigue).
J'ai parcouru un peu le blog et y'a vraiment des choses intéressantes.
Je l'ai mis ici parce qu'il me semble que le féminisme recouvre aussi les questions de maternité. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez (enfin si ça vous intéresse évidemment).

Je te remercie bcp pr ce lien que je ne connaissais pas (et je m'aperçois que Crêpe Georgette a piqué ses articles. Pas classe).

Purée, je suis une quiche, j'ai posté avec le mauvais compte
Sorry Nina, je vais supprimer le post, je le remets ici :

J'aime bien le blog antisexisme, l'auteur poste peu car elle fait toujours des articles de sciences humaines très documentés (et parfois repiqués par d'autres blogs), mais que je trouve très intéressant

Pour les questions de maternité Nina, je suis d'accord, la maternité reste un handicap dans la carrière des femmes (contrairement à la paternité d'ailleurs qui l'accélère plutôt  ) et c'est de toutes façons lié, que ce soit d'ailleurs l'accès aux modes de contraception, ou le choix d'avoir des enfants ou de ne pas en avoir d'ailleurs, les modes de garde permettant de concilier vie privée et vie pro...

C'est ça qui est passionnant avec le féminisme, c'est qu'il touche à tout.

Puisqu'on parlait de maternité:
un article sur la généralisation de l'allaitement: l'allaitement sauverait 800 000 enfants par an.
Je n'y connais pas grand chose, mais ça confirme l'orientation des politiques publiques à favoriser l'allaitement (on notera le ton culpabilisateur quand même )

Je suis en pleine réflexion depuis quelques jours après être tombée sur le témoignage de Laura Badler et d'autres transgenres
Ces personnes se sont identifiées comme femmes assez tôt alors qu'elles étaient à l'origine des hommes au sens biologique du terme. Et quand je les entends exprimer leur témoignage, je suis pourtant assez perplexe: je n'arrive pas à comprendre ce qui fait qu'elles s'identifient au genre féminin.

Laura Badler par ex ne s'est pas fait opérer (choix qui lui appartient), et elle parle de son "pénis de femme" et que ce n'est pas un "trou" (sic) qui la rendra plus femme. Ce n'est pas tellement que j'ai failli tomber de ma chaise, mais je me demandais finalement: qu'est-ce qui fait qu'elle s'identifie comme femme? Porter des robes?

Le fait d'être une femme est à l'origine pour moi une donnée biologique qui a des conséquences sur notre vie sociale: la peur de l'agression, la peur d'être enceinte (ou de ne pas l'être d'ailleurs, mais qu'elle soit choisie ou non, la maternité est une donnée de l'expérience féminine)... Mais je distingue cette donnée biologique que je n'ai pas choisie avec ses attributs généralement associés (talons, maquillage, fringues), et je serais tout autant une femme en survêt avec les cheveux rasés.
Je me demande dans quelle mesure cette identification au genre féminin par certains transgenres ne remettrait pas en cause cela.

Vous en pensez quelque chose?
PS: je ne cherche pas à stigmatiser les transgenres.

J'en pense qu'il est urgent que tu lises Judith Butler, Troubles dans le genre.

(et bon courage pour survivre à la préface)

Il y a à mon sens un subtile amalgame pour se sentir dans une identité.

Laquelle ne se résume pas au sexe, car même être d'un certain sexe peut avoir des caractéristiques extrêmement différentes suivant le pays, la classe sociale, ....

Déjà fait, mais honnêtement ça m'a laissé surtout le souvenir d'un invraisemblable salmigondis... tu en as retiré quelque chose?

Nina, je ne comprends absolument pas. MAIS j'ai accepté, depuis longtemps, une chose : les gens se sentent comme ils se sentent, cela leur appartient, on n'a pas à juger, à refuser, à dire qu'ils devraient se sentir autrement, à remettre leur ressenti en question. C'est leur réalité. Donc je ne comprends pas (et je suis d'accord qu'intellectuellement, c'est frustrant), mais j'accepte. C'est comme la dépression chez quelqu'un qui a "tout pour être heureux" : incompréhensible, mais réel, indéniable et à prendre au sérieux.

Ah sur ça, je suis tout à fait d'accord: loin de moi l'idée de leur dire ce qu'ils doivent faire ou pas