Sujet: La littérature/l'art face à Metoo Lun 26 Sep - 10:24
Rappel du premier message :
Comme vous savez (ou pas), ma période de prédilection en littérature française pour le style c'est le XVIIIe siècle (et le Grand Siècle aussi mais moins: j'y trouve le style plus empesé). En bref, ma référence de style littéraire, c'est Marivaux (ou Voltaire, ou Montesquieu, ou tant d'autres encore). Je relis en ce moment les Liaisons dangereuses en même temps que je lis les Mémoires d'Elias Canetti, et je me suis aperçue en revanche qu'un truc désormais me gâchait en partie mon plaisir littéraire: l'intrigue. La "séduction" de Valmont me semble aujourd'hui être ce qu'elle est: du harcèlement sexuel ou de l'agression (voire du viol caractérisé), et je suis désormais exaspérée de lire que des femmes paient le prix fort de coucher avec un goujat (une finit au couvent, l'autre est désespérée). Cela ne m'empêche pas d'admirer l'œuvre (le style toujours), mais je lève désormais les yeux au ciel quand je lis que quand une femme dit non, il suffit d'insister. Je regardais également l'autre jour la série Babylon Berlin (super d'ailleurs), et je levais les yeux au ciel devant les tribulations du héros et son comportement avec les femmes, à tout le moins violent. Avez-vous désormais ce problème aussi quand vous lisez des œuvres passées (ou actuelles)? Si oui, lesquelles?
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Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 15:33
je trouve en effet que même jusqu'à la fac, les hommes prennent plus la parole, y compris s'ils n'ont rien à dire d'intelligent, alors que les filles vont plus se brider. Je suis toujours étonnée de voir pour certains d'entre eux un niveau de confiance en eux hallucinant relativement à leurs capacités. Pour la banane je trouve ça absolument hallucinant.
Thalie RadieuzCatz
Age : 38 Chuis où? : sur un nuage
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 15:46
Nina a écrit:
Pour la banane je trouve ça absolument hallucinant.
mais en plus le jour elle m'a dit qu'elle ne voulait pas manger de banane j'ai dit un "pourquoi" hyper naïf .. et Boris me sort ben à ton avis .. et là je me suis c'est pas possible c'est une blague .. on est d'accord le collège n'est pas une ère de grande intelligence mais quand même
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Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 16:00
Bah déjà à cet âge-là une telle banalisation des pratiques sexuelles orales, je trouve pas ça vraiment normal. De ce point de vue je trouve que la pornographie est une catastrophe (sur tous les autres plans d'ailleurs, mais sur ça en plus c'est flippant).
Thalie RadieuzCatz
Age : 38 Chuis où? : sur un nuage
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 16:11
Exactement ; on a pas forcément conscience de l'ampleur de la connaissance des ados (et ça c'était l'année dernière donc en 5e, et C. est de fin d'année donc plus jeune que beaucoup de ses camarades) ; autant on a déjà parlé contraception (parce que sa mère la traumatisait avec ça ) et règles autant le reste bon ..
Dernière édition par Thalie le Mar 27 Sep - 21:58, édité 1 fois
Arthé красавица Catz
Age : 41 Mood : tout tout plein de boulot Chuis où? : Parisienne !
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 16:47
Hallucinant, l'histoire de la banane !
C'est important d'évoquer factuellement les questions de sexualité, contraception, règles, il y a des heures prévues d'éducation sexuelle à l'école mais elles ne sont nullement respectées.
Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 17:01
@Thalie; attention juste on est en public ici^^
Pour les questions de contraception/règles, je suis d'accord avec le fait qu'il faille les aborder factuellement, mais de l'autre, je me souviens avoir été insupportée quand un toubib m'avait emmerdée pour la vaccination ROR pour éviter les malformations de foetus. ça m'énervait qu'on m'envisage déjà comme un réceptacle à grossesse plutôt que comme un corps en soi. Et pour la contraception, ça m'agace que la charge soit si importante sur les filles/femmes: les femmes ne tombent pas enceintes par l'opération du Saint Esprit.
Guessemma DreamyCatz
Age : 39 Chuis où? : à Sens
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 17:22
Pas tolérable d'emmerder, surtout quand la nana n'est pas concernée (ne souhaite pas d'enfant), par contre évoquer le sujet de ces vaccins, je trouve ça important, dommage que tous les médecins ne le fassent pas. Et pas le choix, c'est un truc qui s'anticipe et c'est plus simple de le faire super tôt, beaucoup moins de risque de passer à travers si besoin un jour. Je me souviens encore du stress d'Ada ici quand elle a chopé la varicelle enceinte.
Dernière édition par Guessemma le Mar 27 Sep - 17:34, édité 1 fois
Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 17:32
Ben c'est surtout que j'avais treize ans... donc m'emmerder avec des histoires de grossesse, ça m'avait vraiment soûlée.
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Guessemma DreamyCatz
Age : 39 Chuis où? : à Sens
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 17:34
Ah c'est peut-être quand même un peu tôt
Malou SweetyCatz
Age : 36 Chuis où? : Région parisienne
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 18:25
Pour l'aide aux devoirs pour les filles, il ne faut pas le voir comme "excluant les garçons", cela va au-delà. Je suis étonnée que cela soit proposé par l'EN par contre. l'idée c'est de faciliter les filles à poser des questions, à ne pas se brimer ... des fois c'est plus facile de le faire sans le regard des garçons à cause des constructions sociales. Tu le dis toi même dans ta phrase après, de l'attitude que peuvent avoir les garçons en classe. Ce qui ne serait pas normal c'est de ne proposer que des temps sans mixité. Dans les mouvements féministes et même dans mon syndicat, nous organisons des réunions en non-mixité pour qu'on puisse parler de manière libre sans avoir le regard des hommes sur nous. Cela permet de libérer la parole et de se dire les choses plus facilement. Je suis la première à vouloir militer avec tout le monde : femmes ou hommes.
Je note tes références Nina. Je ne dirai pas que j'ai grandi en pensant qu'il y avait des choses que je ne pouvais pas faire en raison de mon genre mais plutôt dû à mon milieu social. J'ai été élevée par un père enseignant au sein d'une famille comportant plusieurs enseignant-es. Je n'ai jamais été me renseigner du côté de métiers où je n'aurais pas été salariée voire fonctionnaire; l'idée d'être ma propre patronne ne m'a non plus jamais traversé l'esprit.
Pour l'exemple que tu donnes Thalie, cela rejoint ce que disait Nina plus haut, sans indépendance financière point de salut. En évoluant dans un milieu très bourgeois, elle a accès à une certaine idée de l'indépendance.
Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 18:47
En fait ce que je voulais dire mais peut être maladroitement c'est qu'autant j'ai comme souvenir d'avoir eu une grande liberté en tant que petite fille, autant j'ai trouvé l'adolescence très normative. Tout d'un coup, il faut faire attention à pas trop aguicher les garçons mais en même temps ne pas trop leur déplaire, ce genre de choses. J'avais énormément d'amis garçons quand j'étais petite fille, mais à l'adolescence tout était plus compliqué. Ce n'est finalement que bien après l'adolescence, après les premières expériences et vie que j'ai retrouvé cette liberté d'être par moi même et de ne plus dépendre dans ces proportions du regard des hommes. Mais ça reste encore difficile: d'une façon inexplicable, beaucoup d'hommes que je rencontre se sentent tjs obligés de me considérer de façon sexuée.
Thalie RadieuzCatz
Age : 38 Chuis où? : sur un nuage
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mar 27 Sep - 21:57
@Nina ah la la j'oublie toujours la partie publique !
@Malou oui oui je comprends bien le but de la manœuvre des groupes non mixtes et je suis pas opposée ; c'est super de renforcer les filles en sciences qui délaissent souvent le sujet ; après de là à dire que ce n'est pas excluant pour les garçons je ne sais car ces initiatives n'existent pas pour les garçons dans ce collège et du coup on ne leur apprend pas de moins faire les zouaves en classe et respecter la parole de chacun ; j'ai l'impression quand même qu'en classe ils font un effort d'égalité ce qui n'existait pas à notre époque (je ne me souviens pas forcément en avoir souffert en tant que fille par contre)
Nina Alcolo-Cheap Catz
Sujet: Re: La littérature/l'art face à Metoo Mer 28 Sep - 15:10
Très intéressants ces extraits du dernier livre d'Hélène Devynck:
C'est quand même fou de penser que cela n'ait choqué personne!