Le sport, c est pas la mort...

Rappel du premier message :

Comment vous êtes vous motivee pour sporter avec régularité?

Tout à fait !

Ces recommandations sont tout à fait pertinentes en termes de santé, mais je pense qu'il faut faire attention dans la manière de les formuler, et parfois savoir prendre de la distance avec sans trop culpabiliser.
On est dans un monde remplis d'impératifs sociaux, certains uniquement basée sur une norme arbitraire (ou plutôt sociologiquement et historiquement construite), d'autres médicalement ou écologiquement justifiés. Pour ma part, c'est quelque chose qui m'est douloureux.
Dans l'idéal il faudrait faire 10000pas/jours, faire 30 min de sport, manger 8 fruits et légumes par jours, faire au maximum pour consommer sans déchets, éviter les aliments ultra transformés, réussir dans son travail tout en ayant un bon équilibre vie pro/vie privée, réussir dans sa vie privée (être une bonne compagne/fille/mère), garder un intérieur nickel, prendre soin de soi en étant mince, belle et apprêtée, se cultiver, ne pas trop consommer d'écran, entretenir les relations avec ses amis, prendre un temps pour méditer 10 minutes par jour, dormir 8h/nuit, etc.
Je ne dis absolument pas que l'avalanche de pressions justifie qu'on s'affale sur son canapé en se nourrissant de nutella mais je pense que les injonctions difficilement conciliables, voire contradictoires sont sources de mal-être dans nos sociétés actuelles (et notamment au travail, je pense à V. de Gaulejac) et qu'il faut savoir être indulgent envers les autres et envers soi-même

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, même si je distinguerais quand même certains impératifs qui sont purement sociaux (être bonnasse et avoir une super carrière) et les besoins physiologiques.
Ce que certains médecins disent, c'est qu'en fait nos besoins physiologiques (dormir assez, bouger et manger correctement) devraient passer avant le reste: nous gaver de produits ultra transformés et vides nutritionnellement, s'épuiser au boulot etc.
Et ça m'amène plutôt moi qu'à la culpabilisation à une réflexion sur nos modes de vie: comment demander aux gens d'être productifs s'ils ne peuvent bouffer qu'un sandwich Sodebo ou Daunat après 3h de transport par jour?

A titre individuel, je culpabilise pas du tout si je ne l'atteins pas: j'ai revu certaines priorités (rien à battre que mon intérieur soit nickel par ex, d'être mince et bien foutue), mais hors de question aussi de continuer le rythme lever 6h du mat-couchée à minuit. Mais je ne vis pas ça comme une injonction de plus: juste un rappel de mes besoins physiques et physiologiques. Pour prendre un ex concret: sur le tabagisme, on a fait une législation hyper protectrice des consommateurs. Mais est-ce vraiment une injonction de ne pas fumer ou juste un rappel que fumer n'est pas vraiment se rendre service? (et c'est une grosse addict à la nicotine qui parle hein)

Mais je comprends tout à fait que tant d'injonctions contradictoires finisse par être épuisant

Je suis d'accord sur le fait que c'est une question globale de société et de mode de vie. Mais, justement, pour moi la réponse devrait politique et structurelle plutôt que d'être des injonctions individuelles sans hiérarchies qui font penser aux gens que s'ils ont un problème c'est qu'ils ne sont pas performants, qu'ils ne font pas assez d'effort.

Mais je ne remets pas du tout en cause le fait qu'on vive dans des sociétés trop sédentaires, avec une alimentation dérégulée (si ça t'intéresse, il y a un cours du collège de France de Mathilde Touvier sur prévention nutritionnelle des maladies detox). C'est ça qui est d'autant plus culpabilisant. On nous dit toute la journée de bien manger, etc. et les lobbies alimentaires font tout pour limiter la disponibilité des infos (ex : généralisation du nutriscore), annulent le dry january. Le sur-emballage est généralisé, alors qu'il faudrait pour tous que le ZD progresse...

Sur ce point, je pense qu'il faut avoir une pensée transverse, alliant psychologie, sociologie et politique. A mon avis, il faut politiser le bien être et la santé, comme l'environnement.

Alors pour revenir au débat, sur la santé cardiovasculaire, les recos OMS (qui fait plus autorité que l'ANSES) c'est 3*30 minutes d'activité modérée à intense par semaine au minimum. 

Plus, c'est toujours mieux évidemment, car nos organismes et nos métabolismes n'ont pas beaucoup évolué depuis que nos ancêtres parcouraient les plaines pour se nourrir, mais déjà 30 minutes c'est suffisant pour limiter les risques de complications coeur et poumons liées à la sédentarité.

Par contre et là c'est plutôt la bonne nouvelle, augmenter un peu son activité physique en plus de nos activités sédentaires réduit de beaucoup les risques liées à l'obésité et aux maladie métaboliques : éviter de rester assis toute la journée, faire des pauses pour s'étirer, marché un peu pour aller se chercher de l'eau... 

Le problème des messages très alarmistes comme celui de Lucile Woodward (que j'aime bien sur certains sujets mais que je trouve souvent trop dogmatique sur plein de sujets et à côté de la plaque côté connaissances scientifiques) c'est que dans un message de santé publique, cela peut être contre-productif.

Pour les étirements, oui, c'est important de travailler sa mobilité articulaire pour bien vieillir. J'aime bien le Pilates pour ça, je n'y mets rien de spirituel et ça me convient bien, j'ai beaucoup de mal, mais c'est personnel, avec les concepts un peu ésotériques en lien avec le corps, où parfois des personnes peu scrupuleuses peuvent jouer sur l'effet barnum (des remarques suffisamment généralistes pour que chacun s'y reconnaisse) pour vendre leurs méthodes. Par contre, entretenir ma mobilité articulaire, oui, les séances d'étirements me font toujours un bien fou sur mes douleurs, mes raideurs au quotidien, et je sais que c'est très important pour préparer les prochaines années.

Par contre Nina, 1000 fois oui sur les bienfaits de l'activité physique sur de nombreux problèmes de santé physique et psychique. Cela ne peut pas être la seule réponse, mais elle doit absolument être intégrée dans une prise en charge globale. Je vois dans le post de Lucile Woodward d'ailleurs que la question de la prise en charge des sessions de sport sur ordonnance a été écartée du PLFSS 2024 et je trouve cela bien dommage. Ne serait-ce que d'un point de vue purement financier, le retour sur investissement de l'activité physique au niveau d'une population est très élevé. Investir dans l'activité physique dès aujourd'hui permettrait d'éviter de nombreuses dépenses demain.

Désolée du HS, j'efface si besoin

Pas du tout HS Camille, n'efface pas^^ Tes messages sont toujours très intéressants en plus.

Colombine a écrit:

Par contre Nina, 1000 fois oui sur les bienfaits de l'activité physique sur de nombreux problèmes de santé physique et psychique. Cela ne peut pas être la seule réponse, mais elle doit absolument être intégrée dans une prise en charge globale. Je vois dans le post de Lucile Woodward d'ailleurs que la question de la prise en charge des sessions de sport sur ordonnance a été écartée du PLFSS 2024 et je trouve cela bien dommage. Ne serait-ce que d'un point de vue purement financier, le retour sur investissement de l'activité physique au niveau d'une population est très élevé. Investir dans l'activité physique dès aujourd'hui permettrait d'éviter de nombreuses dépenses demain.

Oui c'est ce que je me disais aussi. Evidemment, si la personne est en crise de schizophrénie, lui dire "va faire de la gym", ça va pas la guérir, mais je pense quand même comme tu dis que ça devrait systématiquement être intégré. Quand je vois mes parents qui se traînent vraiment et qu'on leur recommande rien à ce niveau, ça me laisse sceptique.

Pour Lucile Woodward elle a un côté dogmatique, oui et je te rejoins sur l'idée que ça peut être contre-productif si mal compris et mal appliqué (ma mère si je la colle 30 mn par jour en activité intense, elle va être super mal). Là j'avoue que je suis pas bien formée en messages politiques et cie: je pense que c'est un métier de promouvoir des politiques publiques^^ Après je ne sais pas si les reco de l'ANSES se basaient juste sur les pb de santé cardiovasculaire? Et j'ignorais que ça ne faisait pas autorité ou moins que l'OMS?

Pareil pour le Pilates, qui n'est pas du tout relié à une spiritualité chez moi, et qui est la base de mon entraînement sportif.

Et pour en revenir à ce que tu disais Camille, clairement, ça ne peut pas être qu'individuel. Le nutriscore est un ex vraiment top par ex pour faciliter la vie, et je suis super contente qu'il soit bien déployé (même s'il a ses limites hein!) Et pour le lobby vinicole qui annule des dry January, je trouve ça vraiment scandaleux aussi.

De même que pour une dépression, la volonté est très atteinte par la maladie, donc dire juste "vas faire du sport" c'est un moyen de se donner bonne conscience à pas cher et cela peut créer beaucoup de dommages collatéraux, il faut une pratique très encadrée avec des professionnels habitués à la prise en charge de ce genre de malades, et pour cela, des moyens. 

On en  revient toujours au même que faire une politique publique ne peut reposer exclusivement sur la seule bonne volonté individuelle car c'est le maillon le plus faible de la structure.

Pour l'ANSES, c'est avant tout les services vétérinaires à la base, pas Santé publique France. Leur coeur de sujet, c'est la sécurité des aliments, et je ne sais pourquoi ils ont décidé de faire du sport leur cheval de bataille... Mais leurs autorités scientifiques ne sont pas du tout issues du milieu médical.

Camille.C a écrit:

Désolée du HS, j'efface si besoin

Oh non Camille, ce n'était pas un HS ! Mais oui, il y a une différence justement entre les injonctions à l'individu, et ce qu'on met en place pour soutenir une pratique bénéfique pour tous.

Votre discussion est très intéressante.
Je rejoins Nina sur les modes de vie aliénants. 
Camille sur le poids des injonctions.
Et Colombe, j'ai fait   sur les autorités scientifiques pas issues du monde médical...

Colombine a écrit:

D

Pour l'ANSES, c'est avant tout les services vétérinaires à la base, pas Santé publique France. Leur coeur de sujet, c'est la sécurité des aliments, et je ne sais pourquoi ils ont décidé de faire du sport leur cheval de bataille... Mais leurs autorités scientifiques ne sont pas du tout issues du milieu médical.

Tu m'as fait rire
Merci pour l'info (même si j'avoue que j'ai jamais pensé tout suivre à la lettre, car...pas le temps! Déjà 4 séances par semaine, je trouve ça bien^^)

... déjà si j'arrive à faire une petite rando par mois, je trouve ça bien... 

Pour celles qui ont des kettlebells, vous vous en servez comme poids ou comme exercices spécial kettlebell? (genre Turkish get up, kettlebell swing...)

La mienne fait 8 kg, ça me sert plutôt de poids, si le mouvement est adapté à la forme (j'ai aussi un élastique de résistance Corength, le bleu, qui me sert bien en voyage, et des haltères de 1/2, 1, 1 & 1/2, 2, 3, 5 et 7 & 1/2 kg, j'ai commencé très bas puis augmenté progressivement le poids)

Ouiiiii. Trop bien, je vais faire ça alors.
J'ai aussi des élastiques (en ce moment j'ai le 20kg de Sveltus qui est Mif d'ailleurs), des lestes (2kg), et des haltères (de 2 à 5kg).
J'ai bien envie d'une petite kettlebell^^ pour le bas du corps^^

Là mon rêve ultime ce serait des haltères réglables genre ça, je suis en plein benchmark avant d'économiser pour m'en acheter

hé hé très sympa!
j'avoue que pour du fitness d'endurance (ce que je fais), j'ai pas besoin de poids très lourds: 5kg pour l'instant en haltères me suffisent au grand max. Mais si on veut charger c'est bien!

Je change surtout beaucoup pendant les sessions, sur certains mouvements je peux aller plus forts, sur d'autres (oui, je parle de vous, les side raises), moins. C'est pas mal pour suivre vite.

Par contre pour les entraînements longs type boxe de 45-60 minutes, 1,5 à 2 kg c'est amplement suffisant