le féminisme

Rappel du premier message :

pour que chacun poste sont avis sur ce sujet

t'es une Catz


l'égalité, c'est quand on verra des photos d'anus de mâles quinqua pour faire la promotion du dépistage du cancer du colon autant que des pix esthétisantes de seins ...

ça fait pas envie l'égalité vue comme ça pooky

Ouaip, si on pouvait m'épargner des photos d'anus (féminin ou masculin, hein, chuis pas sexiste )

bah, en noir et blanc, bien propres...

Oui mais non, quoi....

dépoilés...

Même pô

C'est dégueu

Ah cool Hermione: je me disais bien que c'était bizarre pour un pays comme la Suisse. Mais 1990, c'est pas si vieux que ça!

aie!!

Nina a écrit:

Mais 1990, c'est pas si vieux que ça!

Ca c'est sûr...

Je pensais poster ça sur les conseils aux parents mais je me suis dit que ce n'était pas très adapté.
Je préfère poster ici, ça me semble plus juste.

C'est au sujet de l'allaitement.
Alors surtout ne prenez pas mal ce que je vais dire, mais je réfléchissais à la position d'Elisabeth Badinter sur le sujet de l'usage du bio, du retour au naturel comme autant d'éléments qui poussent au retour de la femme à la maison et à une régression du féminisme et tout et je me demandais: est-ce que vous ne trouvez pas que l'allaitement est justement une limite au féminisme?
Attention, hein: je ne dis surtout pas qu'allaiter son enfant est anti-féministe!!! Comprenons-nous bien!

Je me demande simplement si ce n'est pas une décision qui favorise l'attachement de la mère et son enfant (c'est même un peu le but je pense) en créant justement un lien plus fort (éventuellement au détriment du père, pas forcément) et dans la prolongation de la grossesse. Et si ça ne crée pas une obligation spécifique, une responsabilité de plus dans le cadre de la vie familiale inhérente à la mère.

Evidemment c'est une vraie question de nullipare qui se demande bien comment elle réagirait si on lui mettait son nouveau-né dans les bras... Je m'interroge toujours.

Justement je le demande à vous, aux catz qui ne me semblent pas du genre chiffe-molle soumise à la toute puissance masculine pour m'éclairer sur le choix de l'allaitement du point de vue idéologique.

Je précise que j'ai déjà eu un peu cette discussion avec ma môman qui était plutôt favorable à l'allaitement et qui ne m'en semble pas moins féministe.

Je sais combien ce sujet est sensible, aussi je ne veux surtout pas froisser qui que ce soit. Je ne cherche pas à savoir si c'est bien ou mal d'allaiter!
Et ce post n'est peut-être pas non plus à sa place dans le sujet du féminisme d'ailleurs. Mais je me suis dit que ça serait plus adéquat que dans les conseils aux parents.
J'espère qurtout qu'aucune ne se sentira blessée par ce post qui n'est pas un jugement en aucune façon, juste un questionnement.

J'en profite aussi pour dire qu'on ne vie pas sa vie par accumulation d'idéologies et de luttes et dans le seul but de changer le cours des choses: on peut penser quelque chose dans l'absolu et finalement pratiquer autrement concrètement.

J'ai allaité deux fois, mais mon homme est un des pères les plus impliqués dans la vie et l'éducation des enfants que je connaisse.

Je ne crois pas que l'allaitement favorise en soi l'exclusion des pères. Ce qui la favorise, c'est (et je l'ai vu souvent hélas) une espèce de "droit d'exclusivité" que s'arrogent certaines mères, à grand renfort de "Tu ne sais pas faire", "Attention tu vas lui faire mal", "Laisse-moi faire" et autres joyeusetés. Et pour ce type de femme, évidemment, l'allaitement peut être une "arme" de plus, malheureusement. Il y a aussi l'inverse, certains pères qui estiment que les enfants c'est l'affaire de la mère - mais ça sera vrai qu'elle allaite ou non, là aussi l'allaitement sera un prétexte.

J'ai allaité exclusivement pendant 3 mois pour le premier et 4 mois pour le second (après en mixte), mais par contre j'ai toujours laissé mon homme faire tout le reste (enfin, pas tout hein, mais sa part du tout ) : change, câlins, jeux, promenades, rot (si si ), bain, etc. Je ne me suis jamais sentie ou voulue plus responsable que lui de nos enfants.

Je pense que c'est vraiment dans l'attitude (des deux parents !) que ça se passe.

Bon, en me relisant, je me trouve assez confuse, mais je ne vois pas comment l'être moins. J'espère que vous pigez quand même un tout petit peu ma prose... :malou:

Oui je crois que je m'imagine un peu trop l'allaitement comme faisant partie d'un package "mère toute puissante". Mais c'est évident que ça ne peut pas passer exclusivement par cela, mais comme tu le dis par un ensemble de comportements. Et qu'inversement l'allaitement peut-être un des rapports à son enfant parmi d'autres (que le père peut exploiter). Et je te trouve très claire, Hermione, soit dit en passant.

En fait je m'interroge aussi sur l'argument du "naturel": l'allaitement c'est naturel (certes, nous sommes de mammifères, c'est bien la définition me semble-t-il).
Du coup, j'ai parfois l'impression que l'allaitement peut être présenté comme indispensable car naturel (et ce qui n'est pas naturel est artificiel, ce qui est souvent associé à une idée de nocivité ou du moins de moindre qualité de nos jours).
Par voie de conséquence la mère qui n'allaite pas ne serait pas vraiment une mère "naturelle" voire même une "fausse" mère ou une sorte de "mauvaise" mère. Et donc (oui je sais ça va un peu loin) l'allaitement pourrait être considéré comme un devoir sacré.
Or c'est aussi sur cette pression de l'allaitement que je m'interroge.

Je me pose aussi des questions sur ce lien spécial souvent évoqué par les mamans qui allaite. Est-ce qu'en renforçant le lien avec son enfant à travers l'allaitement on ne se coupe pas un peu plus du monde, par une sorte de mécanisme d'exclusivité?
Et l'allaitement peut-il être compatible avec un retour au travail?
J'ajoute que ce ne sont absolument pas des questions de rhétorique. Ce sont de vraies questions. Et ce qui m'aide à comprendre c'est le ressenti des mères comme toi Hermione.

pour moi la seule réponse possible est : chacune doit pouvoir choisir ce qu'elle veut (allaitement maternel ou artificiel) sans subir aucune pression d'aucune sorte.

Il est clair qu'en ce moment il y a une pression pour favoriser l'allaitement maternel, et culpabilisation des femmes qui ne veulent pas ou n'y arrivent pas. c'est ça qui me chiffonne.
Comme la génération précédente a subi une pression en faveur de l'allaitement artificiel...

Moi j'ai choisi l'allaitement artificiel. Pas par idéologie mais par instinct. C'est vraiment un truc personnel, je trouve ça... cannibale, ça me ... beuh.

Pour la place des pères dans cette affaire, je dirais comme Hermione. Cela dit, parmi les hommes que je connais (et je me rends compte que je fréquente quasiment que des papas impliqués) ceux qui ont pu donner le biberon dès les premiers jours et NOURRIR leur enfant ont adoré.

Je suis totalement d'accord sur le point du choix personnel.
Curieusement il semble y avoir un très fort lobbying sur ce point, plus même que sur le mode d'accouchement ou sur l'éducation, voire sur des questions comme la durée du congés maternité, le mode de garde, etc.
De mon côté, je comprends bien les deux choix: l'allaitement au sein et l'allaitement artificiel mais ça semble déjà compliqué de choisir par instinct justement, alors quand l'opinion externe est forte et qu'elle entre en jeu...
On dirait qu'il y a vraiment une implication idéologique derrière l'allaitement.

Annavon a écrit:

Je me pose aussi des questions sur ce lien spécial souvent évoqué par les mamans qui allaite. Est-ce qu'en renforçant le lien avec son enfant à travers l'allaitement on ne se coupe pas un peu plus du monde, par une sorte de mécanisme d'exclusivité?

Je ne l'ai pas du tout ressenti comme cela. L'allaitement ne coupe pas du monde, il fait partie du maternage. De nouveau, il y a des femmes que le maternage coupe du monde, mais c'est un autre problème...

Annavon a écrit:

Et l'allaitement peut-il être compatible avec un retour au travail?

Avec mon cadet, j'ai allaité deux mois en travaillant (il avait entre 4 et 6 mois). Ce qui est cool, c'est que quand l'allaitement est bien installé (dès 3 mois en général) tu peux faire à peu près ce que tu veux. Je travaille deux demi-journées et 3 journées entières par semaine. Les jours où je travaillais la journée entière, je tirais mon lait à midi (dans les toilettes pour handicapés, avec un mini-tire-lait électrique simultané, confortablement installée avec un bouquin, ça me prenait 20 minutes). Le reste du temps, rien. Quand j'étais avec mon bébé, je lui donnais le sein. Quand je n'étais pas là, la JF au pair li donnait de mon lait au biberon s'il y en avait, du lait maternisé en poudre sinon. Ca n'a jamais posé aucun problème, et je ne l'ai vraiment pas ressenti comme une période pénible.

Ok! Merci Hermione. C'est ce qui m'avait semblé avec ma belle-soeur: en allaitant elle discutait, plaisantait, ça n'avait rien de nunuche comme scène. Mais à travers certains autres témoignages j'avais ressenti comme un repli sur soi et son enfant à travers l'allaitement donc je m'interrogeais.
J'avais entendu parlé du tire-lait mais je me demandais si c'était praticable réellement pendant une jourée de travail. Désolée pour la demande de détail, mais le lait une fois tiré, quid? Qu'en faisais-tu? Si ça se trouve c'est évident, mais là j'avoue que je suis dans la plus parfaite ignorance.
En tout cas merci de partager ton vécu que je trouve très rassurant!

Annavon a écrit:

On dirait qu'il y a vraiment une implication idéologique derrière l'allaitement.

Je ne sais pas. Qu'il corresponde à un air du temps sur le mode du "c'est naturel donc c'est bon" certainement. Et oui, évidemment que y'a pas besoin d'être une lumière pour comprendre que le lait humain est mieux c*nçu pour le bébé humain que le lait de vache modifié.
Je crois que ça correspond aussi à un surrinvestissement anxieux vis-à-vis de l'enfant. L'idée qu'il faut faire au mieux dès la première minute de sa vie sous peine de tout foirer... non ?

Oui tout à fait: le côté tout se joue avant 4 ans est très accentué.
Et la question de l'alimentation est repassée devant de nombreuses autres préoccupations concernant l'éducation des enfants sur le plan médiatique (devant l'éveil et la stimulation intellectuelle souvent). Y compris pour les plus grands d'ailleurs, avec l'épée de Damoclès de l'obésité notamment.
Ca a un côté très "on est ce qu'on mange" d'une certaine façon.
Mais du coup ça représente une grosse responsabilité pour les mères.
D'ailleurs la problématique de l'alimentation la plus saine commence bien avant l'allaitement avec l'alimentation de la mère pendant la grossesse.

Cela dit, je ne suis pas totalement convaincue par le fait que le lait humain soit néessairement meilleur que le lait artificiel. Il est vital en cas d'absence d'autre ressource, c'est évident, et sans doute suffisant à la croissance d'un bébé, mais il est possible que le lait artificiel apporte des éléments autres qui peuvent avoir certaines vertus, non?
L'idée que la nature ait raison et qu'elle soit toujours bien faite me laisse dubitative.

Une question c*n que je me pose mais l'allaitement c'est aussi une façon de faire des économies non ? Ben oui parce que je suppose que le lait pour bébé c'est un peu cher non ? Quand on voit le vrai business qu'une naissance ça représente !

Annavon, ma collègue qui voulait allaiter durant 6 mois a finalement arrêté au bout de 2 car il fallait un lait spécial pour le bébé.
Moi je crois plutôt que le lait maternel est meilleur pour un bébé... Mais bon je suis pas sûre qu'on sache vraiment ce qui est bon ou moins bon.