Les choses de la vie qui m'ont construite

Rappel du premier message :

On entend beaucoup parler de résilience, cette faculté à se relever, à se contruire en dépit ou à partir d'éléments "naturellement" destructeurs.
Le chanteur Corneille avait parlé avec beaucoup de dignité du massacre auquel il avait échappé, Boris Cyrulnik a évoqué la raffle à laquelle il a échappé tout petit...
Sans aller vers des évènements aussi dramatiques ni à une échelle aussi grande, il est probable que dans nos "petites" vies, dans nos historiettes des décès, accidents, abandons ou maladies nous ont ébranlées, touchées, abimées... mais pas cassée.

Si vous voulez partager cette chose qui a vous a façonnéz ou qui a révélé votre force, c'est ici

c'est une maman, je pense qu'elle le sent
tu lui diras plus tard si tu en éprouves l'envie ou le besoin

édité

un

diriez-vous que les evènements négatifs vous ont été plus formateurs que les positifs?

pas forcément
ce que tu vis de positif, tu ne t'en rends pas compte sur le moment
mais ne vivre que du négatif ça ne peut être que destructeur
Les évènements négatifs ne peuvent avoir de vertu formatrice que si tu as vécu des choses positives qui te permettent d'encaisser le négatif à moyen terme
je ne sais pas si je suis claire

Moi je t'ai comprise. Je suis d'accord avec toi, un élément négatif peut avoir l'effet d'un électrochoc mais la répétition de passages négatifs dans une vie peut nous tirer vers le bas & pas forcément booster.

Je suis d'accord aussi. On ne voit pas forcément clairement le positif dans notre vie, mais juste le fait de l'avoir vécu permet de se protéger dans les périodes de fort négatif.

Pour ma part, dans les choses de la vie qui m'ont construites, il y a du positif comme du négatif :
- la toxicomanie de mon père a été un grand tourbillon, qui a happé la famille, qui m'a également happée, a résonné sur mon enfance et mon adolescence, m'a fait vivre des moments très glauques que je ne souhaite à personne. J'ai réussi à m'en libérer
- ma (non)relation avec ma mère qui a explosée à l'aube de ma puberté et m'a laissée sans mère, un peu sur le carreau. J'ai réussi à m'en consoler durablement et à avoir le courage de reprendre contact après plus de 10 ans de silence mutuel. Notre relation est encore peu consistante mais elle a le mérite d'exister. Et j'ai eu la joie de rencontrer mon frère et ma soeur, de beaux jeunes gens, à l'intérieur comme à l'extérieur.
- ma relation avec l'ex-compagne de mon père, qui est devenue ma deuxième maman, et officiellement ma mère adoptive cette année. Je pense qu'elle a sauvé l'enfant en moi, elle m'a donné un cadre, de l'amour sans condition. Tout l'amour qu'elle avait, je crois qu'elle me l'a donné, j'en suis encore toute étonnée.
- mon mariage et mon divorce, mon ex-mari m'a recueillie, m'a donné tout plein de force, de confiance en moi et dans la vie et m'a permis d'être enfin autonome, de pouvoir aller voir un psy et d'avoir la force de me poser toutes les valises qui ne m'appartenaient pas pour être enfin moi-même et mener la vie que j'avais envie de mener.

Je ne me suis jamais posée la question. Je ne pense pas avoir vécu des choses aussi difficiles que la plupart d'entre vous.
Les évènement durs que j'ai vécu ne m'ont pas fait réagir d'une façon ou d'une autre mais ce sont incrustés en moi sans que je m'en rende compte et sans que je réagisse. Et le tout s'accumule...
Je ne suis pas le genre de personne a pleurer sur mon sort, j'emmagasine et je laisse couler. En ça j'en ressort plus forte, mais au fond de moi tout reste enfoui.
- ma séparation il y a 6 ans maintenant, tellement brutale après 5 ans de relation
- la maladie mentale de ma sœur, ses tentatives de suicide à répétition
- l'échec de ma vie professionnelle et amoureuse

Je n'ai pas encore trouvé de signification positive à ces choses qui me sont arrivées, j'espère un jour en trouver une

Mylène, mais ta vie n'a pas échouée non? C'est seulement le début de ta vie, nous sommes jeunes, peut être plus tard ca fera tout du sens!
Tu n'es pas contente dans ton travail?
Des bisous!

Mylène,
je ne sais pas si ces évènements t'ont construites, mais en tout cas tu les évoques dans ce topic, c'est peut-être révélateur de ce que tu en penses, non ?
tu dis : "Je ne suis
pas le genre de personne a pleurer sur mon sort, j'emmagasine et je
laisse couler. En ça j'en ressort plus forte, mais au fond de moi tout
reste enfoui."
Laisser couler, et en ressortir plus forte, c'est une manière de réagir comme une autre, ça peut-être ça TA résilience.

Quand j'ai parlé des moments qui m'ont construite, je n'y ai pas forcément réagi sur le moment non plus, mais je sais avec le recul qu'ils m'ont marquée, parce que j'en ai ressenti les effets "secondaires" à un moment ou à un autre. Par exemple de la difficulté à accepter ma féminité à l'adolescence, que je relie à ma non relation avec ma mère.
Et ma résilience c'est d'avoir pu les surmonter (en étant en paix avec ma féminité aujourd'hui entre autres).

Et puis quelque chose d'autre m'a fait réagir, quand tu dis : "Je ne pense pas avoir vécu des choses aussi difficiles que la plupart d'entre vous."
Moi je trouve que ce que tu as vécu est aussi dur que ce que nous toutes avons vécu. Je trouve qu'on ne peut pas vraiment dire que ceci ou cela est plus ou moins dur. C'est dur pour la personne qui le vit, et c'est tout ce que je retiens. (désolée si je ne suis pas claire)

Pour moi la résilience c'est forcément sortir quelque chose de positif d'épreuves qu'on a vécu.
En ce sens pour moi il n'y en a pas. J'en suis sortie différente certes, mais peut être pas positivement. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.

Et oui par rapport à certaines qui ont vécu des trucs terribles comme affronter la maladie ou la mort, je pense n'avoir pas eu de gros coup dans ma vie.

La résilience, c'est simplement arriver à se relever d'un évènement difficile, je crois.
Tant mieux si tu as le sentiment de ne pas avoir eu de gros coups durs dans ta vie, je te souhaite que ça continue. C'est certainement ta force de le voir de cette manière.

Peut-être c'est encore en train de "mûrir" dans toi et tes eypériences vont t'aider un jour!

Mylene, la resilience n'est ni bouffer de la m*rde et trouver ca bon, ni transformer cette m*rde en Or. Mais déjà y survivre. Ne pas etre engloutie
Tu as tes coups de blues, mais t es pas engloutie
Tu as des aspirations, des desirs, t es PAS engloutie

Merci pookita

+1 avec Pooky. Tu dis les choses très justement.

la resilience est un terme emprunté à la siderurgie . c'est la capacité qu'a le metal à reprendre sa forme initiale malgré un choc .

ce qui m'a contruit :

la maladie et la mort de ma mére petite
la dureté ( on va dire comme ça ) de ma famille de naissance et de ma belle mére
les attouchements subis par mon cousin ( mon fiancé de naissance)
l'anorexie / boulimie que je combats encore
la fuite à 19 ans de la maison familiale qui m'a obligé à mûrir à me prendre en main ( " prends toi en main c'est ton destin " )

ce qui me faisait tenir , c'est de me dire que la roue tourne un jour . comme tu dis si bien , c'est l'espoir qui nous fait tenir bon . le plus dur c'est d'accepter d'être heureux sans avoir peur de le payer (car la roue peut tourner dans le mauvais sens aussi)

not so big mama a écrit:

le plus dur c'est d'accepter d'être heureux sans avoir peur de le payer

ah, j'avais oublié ce sentiment...au bout d'un moment, ça passe, la confiance revient.