La Communication Non Violente

Je vous propose d'aborder la CNV en commençant avec un petit jeu très simple.
Il s'agit dans un premier temps de répondre à cette question, plus avec votre cœur que votre tête :

Quelle est la phrase que vous ne supportez pas d'entendre?

"Tu exagères"

"ça marchera pas"

d'autres propositions?

"J'ai pas l'temps, je suis occupé(e)"

Laisse, je vais te montrer.

si on prend l'excercie tel qu'il nous a été donné pendant le stage, la seconde chose à faire est de déterminer quel BESOIN en nous est interpellé par cette phrase qui nous énerve

moi, par exemple, c'est le besoin de ne pas lâcher l'affaire
c'est mon obstination qui parle

et vous?

Etre écoutée (la censure me révolte).

tu veux dire que lorsque tu racontes qqch, tu entends parfois "hoo, tu exagères" en réponse?

Dans ma famille, je l'entends tout le temps. Alors que c'est inapproprié : par exemple, quand j'ai un gros coup de blues et que je dis "Je ne vais nulle part, je ne ferai rien, je n'ai pas de place", on me répond "Tu exagères".

Ca arrive aussi quand je raconte quelque chose, effectivement : j'ai le chic pour me mettre dans des situations improbables, ce qui fait que ma parole est souvent mise en doute. Auprès de mes proches, j'ai le crédit d'une enfant de six ans. Comme si pour être crue, je devais fournir des preuves.

as-tu déjà été capable de le leur exprimer ainsi?

"Tu es bien comme ton père (ou ta mère, ta tante, ta grand-mère...)"

Ce que je ne supporte pas dedans, c'est de réduire l'individu à une copie d'un membre du groupe et surtout l'enfermer dans un cadre pré-déterminé (et donc forcément étouffant) et donc lui signifier qu'il ne peut pas changer, ne peut donc pas s'améliorer et, partant, ne peut pas être aimé "pleinement"

Oui, je l'ai déjà dit comme ça à ma famille, de cette façon là, et même sur le mode de l'humoir et non, ça n'a pas marché... Je vis au milieu d'obsédés de la ressemblance.

et là, ça répond à LEUR besoin d'appartenance ou d'être rassurés!

Colombine, c'est à hurler, ces phrases-là !!!

La cousine de ma maman, dont j'ai pourtant "toute l'amitié", me sort "Tu ressembles à A..." dès que je n'ai pas l'heur de lui plaire, alors qu'elle m'a dit la veille pis que pendre de A... C'est son arme secrète pour que je la boucle ou que je m'énerve, ce qui revient au même... car elle a alors l'occasion de dégainer son autre arme secrète : "Tu es susceptible", qui n'appelle pas de réponse sous peine de se voir retourner le "quand j'étais jeune, moi aussi, j'étais susceptible, tu verras qu'en grandissant..." (c'était ma deuxième phrase, Pooky ! ;))

Sinon moi non plus, je n'arrive à rien avec le dialogue. J'ai essayé l'humour, j'ai essayé le sérieux, j'ai pleuré, même... il n'y a rien à faire. Dans ma famille, la censure d'autrui est un rempart contre la culpabilité (apparemment insoutenable). Si je me sens mal, ils s'en sentent responsables et c'est trop difficile à supporter. Au-delà, c'est aussi un réflexe bien enraciné dans la famille sur plusieurs générations : tout problème appelle la censure et l'enfouissement de la tête dans le sable. Au besoin, on évoque les morts de faim ou les drames lointains dans lesquels ont péri des milliers d'innocents quand nous, nous avions à manger et un toit sur la tête (et je trouve ça très indécent, à croire que les malheureux n'ont d'existence que comme étalon pour nous permettre de déterminer si nous avons ou non le droit de nous plaindre. Je déteste cette "utilisation" qu'on en fait.).

Je pense que c'est insoluble autrement que par une prise de distance de ma part : c'est comme tout le monde, si les phrases assassines me touchent tant, c'est que je n'ai pas suffisamment confiance en moi pour me dire qu'elles n'ont aucun fond de vérité, ou pour savoir seule qui je suis, ou pour me sentir absolument certaine que, là, c'est l'autre qui se trompe, et que cela ne m'ôte rien. (Je sens que je vais rapidement alimenter le sujet "famille et noeuds", moi...)

P.S. : On a le droit d'écrire des pavés, dites ?...

il te reste la solution "pieds dans le plat" en douceur et avec le seul but de te faire respecter

la première fois, t'en chies, tu transpires un bon coup
et ensuite, t'es TRANQUILLE

même si t'es pas une brutos, ça marche
on peut travailler un exemple à toi en cas particulier si tu veux

"tu es naïve"
On me dit toujours ça parce que je prends toujours la défense des gens. Et ça m'énerve qu'on fasse des généralités et qu'on mette les gens dans le même paquet.

essaie de voir quel BESOIN en toi n'est pas respecté
et quel BESOIN fait que certains te disent cela ...

Question difficile : je dirais que mon besoin est de respecter et d'être tolérant avec les autres, de ne pas généraliser sur une action ou un fait, ça ne résume pas la personne en entier. Je suis profondément optimiste et je crois que malgré tout l'être humain est bon au fond de lui. bon ok je suis naïve.....
Le besoin de ceux qui me disent ça : peut être mettre des étiquettes sur les gens pour se rassurer.

ha,ça, les étiquettes, vaste sujet
la chose qui m'a un peu ennuyée en stage, c'était qu'on partait du principe que la personne en face qui pouvait dire un truc pas CNV du tout était malgré tout bienveillante
et ça,
j'adhère pas
je pense que certaines personnes sont trop "malheureuses" pour être bienveillantes
c'est dommage
mais ça ne me donne pas envie de tendre la jour gauche

"on ne peut pas discuterr avec toi, tu prends tout mal", quand j'essaye d'expliquer pourquoi telle ou telle chose me blesse....