Les essais et autres ouvrages consacrés au "savoir"

Hyyo

Je dirai même plus : Hyyo ! Et en plus ça me donne l'occasion d'utiliser ce smiley pour la première fois !

(Mercure, je n'ai pas encore lu cette histoire de la sexualité, mais sache déjà qu'il y a trois tomes, de quoi faire durer le plaisir... )

quel jeu de mots! j'adore

A mon tour de te faire sourire !

Je remonte ce sujet pour vous communiquer des ouvrages en matière de sciences humaines qui ne sont pas très connus en France mais qui pour moi ont beaucoup compté dans ma formation intellectuelle (et me donnent donc des idées pas toujours politiquement correctes pour la norme française).
Evidemment, ce n'est pas toujours traduit en français...


Karl Popper, c'est pour moi la base. Par son esprit scientifique, et par sa défense vigoureuse des sociétés libérales. Et je partage son aversion pour les systèmes globalisants et soi-disant prophétiques qui sont pour moi comme pour lui à l'origine des régimes totalitaires.


On cite souvent Bourdieu dans sa réflexion sur les inégalités scolaires. Mais je pense qu'il est important de compléter Bourdieu par Boudon. Ce dernier était le chef de file de ce que l'on appelle l'individualisme méthodologique qui me paraît nécessaire pour éviter de tout penser par système et structure de domination.


Un des ouvrages fondateurs de l'école des choix publics. Au rebours de l'idée qu'il existe un intérêt général contre un intérêt individuel, ces auteurs essaient d'analyser les mécanismes de décision politique par le comportement rationnel des agents (et on ne parle pas de rationalité au sens philosophique).

En résumé:
The authors analyze the traditional political science approach to voting systems, including majority voting as the standard as opposed to the unanimity rule. They show that none of those systems is perfect, since there is always a tradeoff:

a simple majority-based system imposes varying amounts of both external costs and decision-making costs
a unanimity-based system has little or no external costs, but considerable decision-making costs.
They conclude that decisions with potentially high external costs should require unanimity or at least supermajority systems.

While many political scientists define the political process as a system in which the policy decisions are viewed as a private interest vs. public interest struggle, Buchanan and Tullock suggest that the public interest is simply the aggregation of private decision makers.
ce n'est pas traduit en français: je pense que c'est complètement à rebours de la pensée politique française.


Pour sa défense de la liberté de l'individu face à l'Etat, et pour la liberté d'expres​sion(notions qui ne sont bien plus claires aujourd'hui à mon sens...)

« Supposons donc que le gouvernement ne fasse qu’un avec le peuple et ne songe jamais à exercer aucun pouvoir de coercition, à moins d’être en accord avec ce qu’il estime être la voix du peuple. Mais je refuse au peuple le droit d’exercer une telle coercition, que ce soit de lui-même ou par l’intermédiaire de son gouvernement, car ce pouvoir est illégitime. Le meilleur gouvernement n’y a pas davantage de droit que le pire : un tel pouvoir est aussi nuisible, si ce n’est plus, lorsqu’il s’exerce en accord avec l’opinion publique qu’en opposition avec elle. Si tous les hommes moins un partageaient la même opinion, ils n’en auraient pas pour autant le droit d’imposer silence à cette personne, pas plus que celle-ci, d’imposer silence aux hommes si elle en avait le pouvoir. »

Vade retroooooooooooooooooooooooooo John Mills ....... (blague à part, c'est bien de lire la source pour comprendre les dérives) 

Sinon je suis totalement fan de Karl Popper, on avait eu à Science Po un cours d'idées politiques sur son approche du totalitarisme, dans une approche comparée avec Hannah Arendt ..... c'était trooop bien.

Oh finalement John Stuart Mill était quasi un gauchiste par rapport aux dits libéraux actuels... (je pense notamment à l'Ecole autrichienne d'économie et à certains de leurs thuriféraires pour qui il n'y a qu'une vérité, et qui ont quasi une foi messianique dans le marché... pensons à Margaret Thatcher).