Est-ce que l'art est perverti par l'argent?

Je sens qu'Arthénice va passer par là... (et Mylène aussi,?)
Je parle de toute manifestation artistique (expos, musique, peinture, littérature...), bien sûr
Ce sujet peut être élargi à votre perception de ce qu'est l'art pour vous, et son "intégration" dans le quotidien

Je laisse mon tour pour voir les avis de certaines"pookynettes) plus qualifiées que moi pour l'instant
mais j'ai ma petite idée malgrés tout , et j'aimerais savoir si elle a une certaine similitude avec celles des autres..

je donnerai mon avis plus tard;)

Dans la mesure ou la fonction de l'art est exclusivement de "faire beau" oui, maintenant selon moi ça ne veut pas dire que la beauté ne peut pas se manifester dans une oeuvre commerciale. L'argent entretien aussi les productions artistiques, d'où la difficulté de la question.
Le temps et l'argent donnent un cadre, une limite aux productions artistiques qui seraient certainement d'une autre nature si on les laissait se développer dans d'autres circonstances.

A mon avis, il y a deux choses, d'une part, un processus de création qui vise à satisfaire, tel un produit de grande consommation bien marketé, un besoin et des attentes chez un public précis, et d'autre part un acte de création autonome et très personnel, qui n'est pas conçu pour quelqu'un mais qui émane de quelqu'un, se veut l'expression de sa sensibilité singulière. La première chose est un produit culturel, la seconde, une oeuvre d'art (réussie ou pas, hein, on peut exprimer sa sensibilité profonde sur une croûte...)
La chick litt (désolée pour celles qui aiment) relève pour moi de la première catégorie.
Ceci dit, je ne jette pas la pierre, les deux catégories sont également utiles et appréciables. Les tableautins qui ornent mon salon sont bien jolis et font une chouette déco, mais ce n'est pas de l'art, c'est tout. De même que mon polar historique tout bien écrit qu'il soit remplit une fonction utile, me distraire. Tandis que l'art n'est pas là pour distraire, faire oublier, orner, mais déranger et interroger, imposer un univers et une présence.
Voilà pour ma contribution du soir, désolée de ne pas être forcément très claire, je suis à la fin d'une grosse journée et donc crevée...

tu as raison
il faut différencier produit culturel de création!

Minnie a écrit:

Dans la mesure ou la fonction de l'art est exclusivement de "faire beau"

Je ne suis pas du tout d'accord...
Je pense que l'art est au service de la vie et qu'il a pour mission de la transcender.
L'art a également une fonction réflexive très importante, sur l'homme et sur le monde. Une fonction critique également.
C'est du moins mon opinion.
Un tableau (par exemple) qui aurait pour EXCLUSIVE fonction de "faire beau", pour moi, ce n'est pas du tout de l'art.

Et pour en venir à la question de ce topic, Arthénice a plutôt bien expliqué les choses !
En termes plus "techniques" (j'ai vu ça en cours =)) , depuis le 19e siècle et l'autonomisation de leurs champs, l'Art, comme la Littérature, se divise en deux sphères de production. Une sphère de production restreinte (le code dominant est d'ordre esthétique) et une sphère de production large ou de masse qui est soumise à la loi économique, élaborée en réponse aux désirs d'un vaste public.
Alors l'Art (au sens propre et premier du terme) n'est nullement corrompu par l'argent, puisque le fonctionnement de son champs s'oppose à la logique économique, ce qui prévaut, c'est L'Art pour l'Art.
Et l'art "de masse" s'est toujours soumis à la loi économique.
Ce sont deux choses différentes...

L'art n'est pas perverti par l'argent. Pourquoi ?
la valeur vénale d'une oeuvre d'art dépend de la mode (mot pris au sens large)
Une oeuvre peut n'avoir aucune valeur (argent) à une époque et voir une valorisation exponentielle à une autre époque et inversement !
L'oeuvre d'art véritable survit à ces modes.
Quand on voit le prix des objets "industriels" qui n'étaient que du mobilier de bureau ou d'usine, il y a quelques années et qui valent des fortunes actuellement, on peut se poser des questions.
Il est probable que dans quelques décennies, ces objets retomberont dans l'oubli.
Combien d'objets ne valent un prix que parce qu'ils ont 100 ou 200 ans !
Dans les années 60, les meubles Louis XVI valaient une fortune, ils sont beaucoup moins recherchés actuellement.. ce n'est plus "à la mode"
Le prix d'un objet ou d'une oeuvre d'art est donc complètement artificiel et varie en fonction du temps.

Eonisra je suis d'accord avec toi l'art est une notion bien plus profonde je me suis trop vite exprimée mon intention était de mettre en opposition l'art au sens large et l'utilitaire, commercial comme tu l'expliques bien mieux que moi ensuite! cependant je pense que l'Art, le talent peut apparaître malgré tout dans les "productions", c'est dans ce cadre qu'il y a "corruption" d'artistes talentueux à la base (musiciens et cinéastes par exemple).
Cet art est détourné de sa fonction première par l'argent mais il reste un art. Leonard de Vinci par exemple vivait de son art et était donc soumis à des contraintes économiques.

Minnie, je suis tout à fait d'accord !

Citation :

Leonard de Vinci par exemple vivait de son art et était donc soumis à des contraintes économiques.

A l'époque, ils travaillaient tous sur commande, même Mozart...