Mon dernier film

Rappel du premier message :

Caro : J'ai prévu de le voir celui ci aussi.

Malou: comme toi! J'avais envie de chanter pendant la belle et la bête!

Cette semaine, nous avons vu Whiplash. Le premier film de Damien Chazelle, le réalisateur de La La Land.

Autant ce dernier m'avait laissé une impression mitigée, autant j'ai adoré Whiplash dès les premières secondes. Des personnages impressionnants, une ambiance unique dès les premières images, et une réflexion sur l'apprentissage, le rôle du professeur, laissée en suspens qui vous poursuit encore longtemps...

Andy est étudiant dans un prestigieux conservatoire de jazz, dans le cours du professeur Fletcher, aux méthodes pédagogiques particulièrement violentes et manipulatrices.
Décidé à devenir le meilleur, il accepte la relation particulière que lui impose Fletcher (pour moi, du sadomasochisme, clairement).

Mais jusqu'où Andy est-il prêt à aller ?



Vous aviez vu ce film ? Vous en pensez quoi ?

Je ne l'ai pas encore vu mais il est dans liste de films à voir.

"Un heureux évènement", de Rémi Bezançon

Ca faisait un moment qu'il était dans ma liste de films à voir, mais j'attendais d'avoir accouché et d'avoir un peu de recul après l'accouchement.

Alors je trouve que le film est fouillis, il manque de fil conducteur, les acteurs jouent comme des quiches au début, ça fait sketch.

Quant à la "véracité" de ce qu'on vit pendant une grossesse et après : j'appréhendais de voir le film à cause de cet effet miroir. Il tombe très juste quant il décrit la fascination qu'on peut éprouver pour son nouveau-né, l'épuisement, l'aliénation au bébé, et l'ambivalence des émotions vis-à-vis de cette petite personne inconnue, la tornade de ce qu'on vit. Il tombe à côté en voulant forcer dans le côté "on vous révèle la face cachée de la maternité".
On m'avait décrit une scène d'accouchement assez difficile aussi, franchement, c'était bien vu sur certains points, mais ça n'a rien de gore et franchement c'est over-dramatisé.

Bref, je pensais m'identifier au personnag de Louise Bourgoin, mais en fait, je l'ai trouvée très (trop) passive, son entourage pas assez bienveillant, son mec pas assez couillu. L'histoire originelle nous raconte la dépression du post-partum d'Eliette Abécassis, mais franchement, ça se pase bien mieux avec un meilleur entourage (big up à toutes les belles-mamans qui ne sont pas toutes comme la belle-mère du film)

De manière générale, je trouve pas les films sur la maternité très réussis, que ce soit sous forme de comédie ou autre. Je pense que l’erreur est souvent de faire de la maternité une expérience universelle, comme si les femmes n’etaient pas toutes différentes. Et puis ces clichés et ce langage jargonnant en permanence, on croirait qu’il y a toujours des passages obligés...
Mais bon ça doit être inhérent à la condition féminine : il y a LA femme, comme si les femmes n’étaient pas d’abord des êtres humains avec leur singularité individuelle avant d’être définies par leurs attributs sexuels...

Ces derniers temps :

Le cycle Doinel : Baisers volés, Domicile conjugal, l'Amour en fuite
Bon. Les films de François Truffaut sont cités comme un sommet, un monument. Et regarder ces 3-là permet de mieux comprendre 95% des productions hexagonales de ces 40 dernières années.
Au-delà de ça... Oui, il y a du burlesque, oui, on passe un bon moment. 
Mais je trouve que le montage très heurté, très brutal, avec des fautes de raccord assumées, vieillit mal. Le personnage de Doinel n'arrive pas à évoluer dans les 3 films, ce qui est dommage, car ce sont beaucoup de redites. D'ailleurs l'Amour en fuite est largement construit de flash-backs des précédents films, depuis les 400 coups jusqu'à Domicile conjugal. 
Pour le reste, ma foi, ça reste très français, très "je l'aime mais en fait l'amour est une prison alors non car je veux rester un grand chien fou"

La nuit américaine
Je ne l'avais jamais vu. J'ai beaucoup aimé. Hormis cette agaçante manie qu'a Truffaut à s'autociter tout le temps, c'est un film très réussi et abouti sur l'envers du décor. C'est drôle et le rythme est enlevé.

Lola, et La Baie des Anges, de Jacques Demy :
J'avais déjà vu Lola, mais ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue, et je n'avais jamais vu la Baie des Anges.
Pour le coup, j'ai beaucoup aimé. Ca reste ultra moderne, et les deux films ont beau être en noir et blanc, ils restent très actuels. 
On retrouve les thèmes de prédilection de Demy (l'amour, les enfants qui grandissent sans père ou sans mère, la séduction, la fidélité, le drame sous-jacent, les marins).
Et quelle émotion de revoir Lola (largement tourné dans le quartier où je vis) en connaissant les lieux ! 
La Baie des Anges est un film plus à part dans la filmo de Demy, mais on y retrouve beaucoup d'éléments ultérieurs. C'est un film très noir, qui dépeint je trouve de façon très fine l'addiction.

Bref, de beaux films

J attends Bohemian Raphsody

Pooky a écrit:

J attends Bohemian Raphsody

Alors, l'as tu vu ? Moi, j'ai adoré !

J'ai vu plusieurs films dernièrement :

Jusqu'à la garde : je l'avais râté au cinéma mais quand j'ai appris de quoi il parlait, je l'ai loué sur Itunes pour me rendre compte et en effet c'est un film puissant qui traite des violences conjugales et c'était malheureusement très réaliste.

La Favorite : les trois actrices : Olivia Coleman (qui a eu un Oscar pour ce rôle), Emma Stone et Rachel Weisz sont géniaes chacune dans leur rôle. Autre manière de traiter la royauté. C'était assez drôle et en même temps assez dur, sur la condition des femmes à cette époque, sur la réalité de la gouvernance par les têtes couronnées etc.

Greenbook : Viggo Mortensen est brillant et livre une super prestation dans le rôle du chauffeur et Mahershala Ali que j'avais découvert dans Moonlight est tout aussi brillant. J'ai découvert l'existence de ces fameux greenbook qui servaient aux Noirs qui voyageaient dans le Deep South au moment de la ségrégation pour savoir les lieux qu'ils pouvaient fréquenter : bar, hôtel etc. J'ai appris l'existences sundown towns aussi. Outre le fait que la ségrégation était profondèment injuste, on se rend compte de l'absurdité du système et des contradictions édictées par les blancs.

Grâce à Dieu  : le film réalisé par François Ozon et qui traite du prêtre pédophile Preynat et de l'attitude de l'Eglise pour étouffer l'affaire et notamment le rôle du Cardinal Barbarin. Même si le sujet est triste, on comprend les mécanismes qui permettent de laisser n'importe quelle victime dabs la solitude et que le silence (même s'il n'est pas organisé) profite aux bourreaux.

oui, j ai vu Bohemian, j ai versé ma larmiche à la fin !!
j ai envie de voir Grace à Dieu!!

Allez, je remonte ce topic vieux de 3 ans.

Je ne vais quasi jamais au cinoche, mais je suis allée voir Tar dimanche.

Le synopsis: Lydia Tar est une cheffe d'orchestre brillante, qui est au faîte de sa carrière au début du film. Elle dirige le Berliner Philharmoniker (oui Karajan, Furtwängler, toussa). C'est une femme de pouvoir: le chef d'orchestre c'est le maître du temps dans un orchestre. (NB:C'est une profession beaucoup moins féminisée que beaucoup d'autres: 10% en moyenne.)
Mais en quelques semaines sa vie va basculer, sous l'impact des révélations de harcèlement sexuel, cancel culture, etc...

Mon avis:
le sujet principal n'est pas la musique classique, mais la place de la culture classique dans le monde actuel, la confrontation entre générations (cette scène où Lydia Tar envoie promener un étudiant qui refuse de jouer Bach qui serait selon lui un misogyne sans intérêt), et l'impact de Metoo dans la vie des gens.
Sur les deux premiers points, le débat est intéressant: je partage totalement la réflexion de Zadie Smith à ce sujet ici. Je partage par ailleurs totalement la nécessité d'inclure davantage dans la culture classique des personnes auparavant exclues (je pense à la redécouverte de talents féminins ou autres qui se fait aujourd'hui), voire comprends la démarche militante d'une Alice Coffin, mais ça n'empêche pas la réflexion sur ce sujet.
Pour Metoo: je suis toujours perplexe quand on se lance dans des dénonciations de dérives Metoo. Il arrive que des femmes soient harceleuses (pourquoi ne le seraient-elles pas?), mais dans une société où ces agressions sont le plus souvent du fait d'hommes, où les femmes vivent encore sous la coupe de mecs violents (y compris dans des milieux intellectuels, je pense notamment à l'assassinat récent de Cécile Hussherr-Poisson par son ex-mari normalien comme elle), j'ai toujours un enthousiasme modéré devant la peinture de femmes de pouvoir (d'ailleurs forcément lesbiennes: pourquoi une femme intelligente et brillante serait hétérosexuelle, on se le demande?) commettant forcément les mêmes délits que les hommes. Surtout dans un milieu (le classique) où je le rappelle, les femmes ne sont qu'une infime minorité à détenir des postes de direction.

Remarquable Cate Blanchett néanmoins. Et j'apprécie toujours de voir des portraits de femmes brillantes (forcément qualifiées de monstres* d'ailleurs), avec une carrière accomplie. 

* pour être tout à fait honnête, le qualificatif de monstre lui est aussi attribué pour ses faits de harcèlement supposé, mais aussi (et c'est ce qui me dérange) parce qu'elle parle, occupe le domaine public, parfois assène (la scène de début la voit monopoliser la parole par rapport à son intervieweur). Et je ne vois toujours pas le problème à ce qu'une femme puisse asséner, voire être autoritaire (si cela n'aboutit pas à maltraiter les gens et à les harceler, entendons-nous-bien), dans la mesure où bizarrement quand il s'agit d'hommes, ça ne dérange personne (on appelle ça du leadership  )